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Elanore

Les pensées d'une jeune fille découvrant à chaque jour un peu plus de cette vie qui nous est offerte

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Sous le soleil et les étoiles

--> ou Flirt d'été

Vous êtes-vous retrouvé dans une situation où vous avez la curieuse impression de jouer dans une série télévisée à succès tant vous jouez de clichés? On connait déjà la fin, ou on croit la connaître, alors on laisse tout cela aller, on s'encre dans le moment présent jusqu'à en oublier tout le reste. Tout notre être est léger comme la brise d'août. Tout est merveilleux, mais appartient si délicieusement au déjà-vu.

Je reviens de mes vacances aux États-Unis. 5 jours à Walt-Disney, 3 sur le sable blanc d'une plage de Daytona. Il y tant à dire sur ces quelques jours, tant de rires, de sourires, de surprises. Mais le sujet de cet article ne concerne aucun cas les paysages enchanteurs et les manèges délirants qui ont peuplés mon périple. Aussi peu surprenant et aussi cliché que cela puisse paraître, je parle ici d'un homme.

Le soir de mon arrivée à Daytona, j'ai bien entendu profité des vagues salées de l'océan. Depuis combien de temps n'avais-je pas rempli mes poumons de cette délicieuse odeur saline? Ou goûté son détestable goût? Quoi qu'il en soit, voilà quelques minutes à peine que je me jette à corps perdu dans les puissantes vagues, quand je sens un regard sur moi. Je rencontre, l'instant d'une seconde, le regard pâle d'un jeune homme de mon âge. Je me plais à me faire joueuse, alors je l'ignore. Mais le voilà qui s'entête et continue à me fixer d'une façon qu'il, sans doute, croit subtile. À cette étape, on peut être certaine qu'il viendra vous parler, la question est, quand? Son entêtement dépassant largement sa timidité, je n'ai pas à attendre longtemps avant qu'il vienne me parler...en anglais. Oh oui, c'est vrai, en Floride, on parle anglais. J'ai les yeux qui chauffent, protestant par tant d'eau salée, alors j'aperçois à peine un jeune homme qui me semblent bien mignon. Sa voix douce et si masculine me plait aussitôt. C'était mon premier contact avec Jordan, du Missouri. Une quinzaine de minutes avec celui que je ne pensais plus revoir.

Le lendemain, nulle trace de lui, comme je l'avais imaginé. Pas que ça me déprimais, c'est à peine si j'avais fait sa connaissance. Je l'avais relayé à la catégorie de personnes qui passent dans ma vie en y ressortant aussitôt. Mais le troisième jour, après une longue baignade, un grand jeune homme se plante devant moi. Il me faut plusieurs secondes avant de réaliser que l'apollon qui me surplombe de toute sa hauteur, je le connais sous le nom de Jordan. 6 pied et 4, cheveux blonds assez longs pour y plonger avec volupté ses doigts, yeux bleu-gris, sourire adorable d'un tombeur qui s'ignore, il est tout simplement à tomber.

La journée s'est déroulé comme dans un rêve, entre baignade dans l'océan, où il m'a fait essayer sa planche et a gentiment rit de ma façon suicidaire de me jetter dans les vagues, et dans la piscine de notre Hôtel, où nous avons davantage parlé que nagé. Une promenade sur une plage quasi-déserte sous un soleil encore ardent d'une fin d'après-midi, où les mains se frôlent sans oser aller plus loin. Des illusions maladroitement murmurées. Une crise de jalousie et de possession quand il a clairement fait comprendre au beau noir qui me draguait qu'il devait partir dans la seconde. Quelques photos pris sur son cellulaire, faible preuve que ces moments ont existé. Un premier adieu dans l'ascenseur, un baiser sur ma joue, à la commissures de mes lèvres. C'est un gentleman qui n'embrasse pas à la première occasion, voyez-vous. Moi qui pensait qu'ils n'existaient plus...

Le soir venu, je le retrouve à la piscine. Tous les deux, sous les étoiles, nous avons parlé pendant plusieurs heures, sans se soucier du reste. Côte à côte sur le bord de la piscine, se découvrant sans trouver l'utilité d'aller dans un coin sombre. On aurait sans doute pu, pour accentuer le cliché, aller sur la plage et assouvir un désir évidemment présent. On ne l'a pas fait, préférant préserver la fragile ligne entre l'amitié et la passion. On s'est plutôt quitté ce soir-là avec l'impression d'avoir vécu quelque chose de spécial. Un moment à nous que personne ne pourrait nous enlever. Une intime rencontre, cachés à l'abris sous la voûte étoilée.

Le lendemain, on s'est revu, rejouant une nouvelle fois la scène des adieux presque en riant. Et encore. Et encore. Puis soudain, le rideau tombe. La pièce est finie avant même que les acteurs ne l'ai réalisé. Leur légèreté leur a fait oublier de s'échanger les emails qu'ils s'étaient promis. Elle leur a fait oublier qu'à un moment, leurs adieux seraient véritables.

Alors on se retrouve seul, forcé de nier le sentiment qui vous tenaille. L'impression d'être soudain vide et stupide. Vous savez, je suis naïve et romantique, je suis de ces filles qui voient dans le flirt l'amoureux de sa vie. Avec Jordan, un journée semblait des années. Je me suis sentie belle comme jamais malgré mon visage sans maquillage et mes cheveux défaits. Et même si nous avons retenu l'attention de plusieurs clients et employés comme le petit couple cute du moment, même si il ne s'est à proprement rien passé de physique emtre nous, l'intimité que nous avons partagé est précieuse.

Bien sûr, j'aurais aimé raconté le récit passionné de deux amants qui se rencontrent et laissent aller leurs pulsions de la plus ardente des façons. Un ou deux jours de plus et cela se serait sans doute terminé de cette façon. Je maudis notre légèreté. Il est désormais au Missouri et moi au Québec. On a raté la passion, sinon une grande amitié. Reste que le souvenir de deux êtres qui se trouvent pour ne plus jamais se revoir.

Ecrit par Elanore, le Samedi 25 Août 2007, 04:46 dans la rubrique "Actualités".

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Commentaires

aubes

25-08-07 à 10:44

C'est une jolie histoire. Avec cette douce amertume sur la fin.
De temps à autres, les parenthèses qui se referment tout de suite, c'est bien aussi.


Re:

Elanore

25-08-07 à 18:11

Bonjour et merci, Aubes! D'un certain sens, je suis du même avis que toi. Et après tout, les plus belles histoires d'amour ont aussi été les plus courtes.


paranoia

26-08-07 à 12:09

Ce genre de relation est un vrai cadeau dans une vie. Le revoir aurait fait perdre beaucoup de magie à votre histoire (le voir se brosser les dents [quoiqu'un brossage de dent peut être un formidable moment magique], vous disputer, découvrir ses défauts).

Mais qui sait, si la magie existe, tu pourrais peut être le retrouver, un jour.


Re:

Elanore

31-08-07 à 04:01

J'aime à penser que la magie existe. Pas comme celle que l'on nous présente dans les livres ou à la télé, je parle d'une magie toute différente, une que je suis incapable de nommer. Quoi qu'il en soit, le truc de la brosse à dent m'a fait sourire. Je crois que ça ne m'aurait pas déranger de le voir se les laver...Étrange vision, mais trop adorable!


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