Dans la noirceur de la nuit
--> 16 janvier 2007
Je ne sais pas pourquoi je commence un blog. C'est la première fois qu'on me propose de le faire, et puisque je n'avais aucune raison pour refuser, j'ai décidé d'en ouvrir un. Qui sait, peut-être cela fait-il du bien que d'écrire à personne en particulier, de partager des secrets à des gens que je verrai sans doute jamais.
Hier soir, étendue sur mon lit, je fixais le plafond pathétiquement blanc-beige-délavé en attendant de plus en plus impatiemment l'arrivée du marchand de sable. Faut croire qu'il m'avait oublié. Encore. Les heures s'écoulaient, me rapprochant à une vitesse affolante de l'heure où mon cadran laisserait joyeusement résonner ses cris stridents. Je restais là, sur le dos, refusant de me laisser emporter par le tourbillon incessant de mes pensées. Tout ce que je voulais, tout ce que chaque parcelle de mon corps et de mon âme réclamait, c'était de pouvoir dormir. Et rêver un peu, peut-être. Cependant, je demeurais toujours réveillée. Alors, j'ai finalement décidé de me laisser à penser. Seule dans mon lit, je songeai à quel point je me sentais loin. C'est étrange, mais parfois, je ne ressens rien. Comme si je n'étais plus capable d'aucune émotion, comme si j'étais ailleurs que dans mon corps et que j'assistais en spectateur détaché l'écoulement de mes jours. Et pourtant, je dois être la personne la plus émotive que je connaisse! Cancer, signe d'eau engendrant des êtres sensibles, disent les astrologues. Normalement, ce n'est que trop vrai. Mais parfois, et cela arrive de plus en plus souvent, je ne ressens rien. Peut-être mon esprit a-t-il découvert une manière de m'éviter d'être une nouvelle fois blessée. Je ne sais pas...je ne pense pas...ne s'agit-il pas plutôt d'une lassitude qui s'est emparée de moi au moment où j'étais au plus bas? C'est ridicule, mais j'ai peur qu'un jour, cette lassitude me recouvre totalement. Si je me forge une carapace épaisse et quasi incassable, y aurait-il quelqu'un pour tenter de la briser?
D'autres moments, je suis si émotive que j'en ai presque honte. Je déteste ma sensibilité, car elle me rend faible aux yeux des autres, et aux miens. Juste regarder un bulletin de nouvelles me laisse toute retournée, avec tous ces drames, ces guerres, ces accidents, ces morts. Je déteste la mort.
Dans le noir, j'ai pensé encore...il est aisée de chuchoter à la nuit nos craintes les plus grandes. La nuit conserve jalousement les secrets qu'on lui confie...je me suis rappelé du livre que je venais de lire, Alyss, de Patrick Sénécal. Comme l'héroïne du roman, je me suis demandé qui suis-je? Je trouve cela important, car peut-être est-il nécessaire que je présente dans ce premier message. La vérité est que je n'en ai aucune idée. Ici, je pourrais prétendre être n'importe qui...quoique dans le vrai monde aussi. Qui nous montre son véritable visage? Tout le monde ment. J'ai souvent menti aux autres dans le passé, et je mens encore, bien que plus faiblement. Je n'ai pas peur de le dire, car après tout, tout le monde le fait, mais peu l'admette. Cependant, qu'arrive-t-il quand nous mentons à nous-mêmes? Certains pourraient dire qu'on peut faire accroire ce que l'on veut aux gens, mais jamais à nous. Mais pourtant, à force de mentir, ou bien quand on le désire de toute son âme, on fini par se croire. Mentir jusqu'à me croire quand je mens. Je l'ai fait tant de fois. Mais n'osez pas croire que je ne suis que mensonge. Non, je suis en ce moment sincère, et devant vous, je me dénude...je suis ce que je fais, je suis ce que j'écris, je suis tout simplement moi. Je ne mens pas pour être méchante, ou pour faire mon intéressante. Non, quand cela arrive, c’est pour me protéger moi. C’est un mécanisme de défense automatique. Parfois, je ne me rends même pas compte que je m’en sers.
Avec les premières lueurs de l’aurore, mes pensées sont devenues moins obscures. Je me suis souvenue de ma fin de semaine, qui est soit dit en passant assez drôle. Entre celui que j’appellerai ici Simon, mais que plusieurs surnomment maintenant Monsieur Métro, et le ménestrel du Dragon Rouge ensorcelé par mon décolleté, et Tommy qui m’a encore une fois laissée perplexe sur ses intentions…je ne sais plus quoi penser. Mais pour l’instant, je ne peux qu’en rire, car en fait, toutes ces histoires sont drôles.
Simon, un type que je connais à peine, m’a en effet demandé la semaine dernière d’aller faire mon épicerie avec lui. Cette idée quelque peu farfelue m’a quand même séduite…why not? Apprendre à se connaître autour d’un panier d’épicerie, dans l’allée des fruits et légumes. J’ai appris à connaître pleins de chose sur lui, en plus de découvrir qu’il se nourrissait très bien pour un gars en résidence d’université! 3 jours plus tard, il m’a demandé de faire quelque chose avec lui, et après avoir décliné l’offre du film (quoique je n’aurais peut-être pas dû…), j’ai quand même accepté d’aller marcher avec lui. 1heure, dix doigts gelés et plusieurs éclats de rire plus tard, il m’a reconduit galamment jusqu’à ma porte. Mais non, on ne s’est pas embrassé! Que voulez-vous…je suis sage (si, si…je vous le dis). Lui, le voulait-il? Peut-être.
L’histoire du ménestrel est ma préférée de la fin de semaine, car ce n’est pas tous les jours que l’on se fait surnommer devant un restaurant bondé, demoiselle craque au vent. Comme dirait mon amie blueyes, il est vrai que mon décolleté était d’une profondeur abyssale. Le ménestrel en question l'avait o combien remarqué! Il était, en plus d'observateur, terriblement mignon, avec des yeux renversants. Peut-être bien m’a-t-il fait de l’œil toute la soirée durant, c’est ce que prétendent mes amis. J'avoue qu'il m'a introduit bien souvent dans ses monologues, et qu'il me souriait tout le temps...Mais ce n’était sûrement pas une raison pour que mes amis lui donnent mon numéro de téléphone! Car ils l’ont fait! La honte, je vous dis! J'aurais bien volontier assommé Blueyes pour ça, mais vu que c'était sa fête...de toute façon, d'autres s'en ont chargé à ma place.
Mon décolleté en a attiré plus d’un, cette nuit-là. Comme Tommy, qui a décidé de voir en moi son nounours en peluche, lorsque l’on s’est couché. Sincèrement, plus collé sur lui que ça, j’aurais été couchée directement sur lui. J'ai passé la nuit entière avec son bras autour de ma taille, ou dans les environs...pas particulièrement de la façon que l'on traite un ami. Peut-être manquait-il d’affection? Moi, j’en manquais, et c’est pourquoi je ne l’ai pas repoussé. Parce qu’il faut l’avouer, on est tellement bien dans les bras d’un gars!
Le bruit strident de mon cadran a interrompu le fil de mes pensées. Résistant à la dernière seconde de lancer l’objet maudit par la fenêtre (le fait étant que l’objet en question est également ma chaîne stéréo, que je tiens à conserver), je me suis levée et ai tenté de survivre à cette journée, en essayant aussi d'oublier que j'avais dormi 13 heures en 4 jours...mauvais. J’ai plus ou moins survécu, comme vous pouvez le constater, car sinon, je ne serais pas en train d’écrire. Logique.
Je vous souhaite à tous bonne journée, ou bonne nuit!
Elanore xxx
CD écouté: A beautiful lie, 30 seconds to mars
Ecrit par Elanore, le Mardi 16 Janvier 2007, 20:07 dans la rubrique "Actualités".
Commentaires
ninoutita
16-01-07 à 20:58
Alors tout d'abord BIENVENUE !
Tu verras, c'est sympas joueb, même si en ce moment de plus en plus de monde arrêtent leur joueb =(
Je suis sur joueb depuis un an et demi et je ne m'en lasse pas :)
J'ai lu ton article avec beaucoup de plaisir, c'est bien écrit et j'aime bien comme la fin devient plus légère vers la fin !
Effectivement c'est très agréable de se reposer dans les bras d'un garçon (bon pas n'importe lequel tout de mêêême !).
J'espère que tu te plairais bien comme il faut ici, si t'as besoin d'un conseil pour "amménager" ton blog, fais-moi signe ( merde on dirait une voisine de palier ;))
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Re:
ninoutita
16-01-07 à 20:59
Heuuuu pardon pour la répétition " fin légère à la fin" mais bien sûr ninoutita.
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Merci!
Elanore
17-01-07 à 00:32
Et bien, bonjour "voisine de pallier"! Merci beaucoup de ton offre, c'est vraiment gentil. Pour l'instant, je vais essayer des trucs par moi-même, mais si j'ai des problèmes, je te fais signe, promi! Ma fin est totalement différente avec le début, et pourtant, c'est bien tout ce qui c'est passé cette nuit-là. Je me dis que tout n'est pas noir ou blanc. Après l'année catastrophique que j'ai eu en 2006, je me dis qu'il est grand temps de positiver!
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Blueyes
17-01-07 à 01:19
Wahou, miss!
Je suis pas la seule à savoir écrire ici alors! ;)
C'est encore mieux que ce à quoi je me serais attendue, chapeau lol. Yé, une nouvelle compagne de blogs!
Ah et puis... Je suis bonne avec les carapaces! Pas question que tu t'enfermes en aucune façon, pas quand je suis là et je suis sûre que tes autres futures colocs ne seraient pas d'accord non plus!
À bientôt (craque au vent...)! xxx
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Re:
Elanore
17-01-07 à 22:41
Lol! Soit tu me sous-estimais, soit j'ai écris beaucoup mieux que ce que je croyais! Tk, que puis-je te dire d'autre que merci d'être toujours là pour moi?
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